Je t’apprendrai l’amour stérile, et le secret Des bonheurs trop savants qu’ignore l’hyménée : Je veux t’ouvrir un monde où nul ne t’a menée, Si beau qu’on n’en revient qu’en pleurant de regret. Oh ! l’art du long baiser qui court, profond, discret, Sur le ravissement de la chair étonnée ! L’art que ne savaient point ceux qui t’ont profanée Sur la couche brutale où ton cœur s’enivrait… Viens ! Ce que tu rêvas sans le pouvoir connaître, Je te le donnerai ! Tu te sentiras naître ; Tes grands yeux dessillés verront dans l’infini : Et tous deux, emportés sur un rêve sublime, Nous aurons, pour bénir encor l’amour béni, L’immense volupté qu’on appelle le crime !